L’interminable fiasco de l’aéroport « Willy Brandt“ à Berlin
L’aéroport Berlin-Brandenbourg « Willy Brandt“ accueillera-t-il un jour ses premiers voyageurs ? C’est la question que beaucoup de berlinois se posent.
Véritable fiasco économique et politique, le chantier interminable n’en finit pas de faire parler de lui et de susciter de vives critiques. L’inauguration, initialement prévue pour 2012, n’a de cesse d’être repoussée. L’aéroport, censé refléter l’expansion touristique de la capitale allemande est aujourd’hui la risée de l’Allemagne et de l’Europe toute entière. Devant les échecs à répétition et les reports incessants, les responsables de ce projet titanesque ont même renoncé à fixer une nouvelle date d’ouverture.
À l’origine du retard monumental, divers dysfonctionnements en matière de protection incendie, mais aussi la faillite de l’entreprise chargée de la planification des travaux et d’une société en charge de l’électricité. Rajoutez à cela, un toit qui menace de s’effondrer ainsi qu’un scandale de corruption, et vous comprendrez pourquoi aucun passager n’y a encore pu faire enregistrer ses bagages.
À cela s’ajoute le ras le bol des berlinois qui voient la facture s’allonger en passant d’1,7 milliard d’euros à plus de 6 milliards. Coup dur pour le Land de Berlin, déjà lourdement endetté, le chantier de l’aréoport aurait déjà coûté plus de 403 euros à chaque berlinois selon le Morgenpost.
Initié en 2001, le chantier a changé 4 fois de dirigeant. Chacun essayant tant bien que mal de sauver le navire en perdition. Le dernier en date, Lütke Daldrup a indiqué la date de 2020 comme ouverture potentielle. L’aéroport serait déjà opérationnel et le terminal central prêt à fonctionner mais des vérifications seraient encore nécessaires.
Les pistes de l’aéroport sont déjà utilisées par les avions atterrissant à l’aéroport de Schönefeld situé juste à côté. Le terminal fantôme, quant à lui, n’a pas encore l’air décidé à ouvrir ses portes aux voyageurs internationaux. Les compagnies aériennes, qui continuent de s’agglutiner dans les deux autres aéroports de la ville, expriment également leur empressement. Bien que des hangars provisoires aient été construits à Schönefeld pour faire face à l’afflux toujours croissant avec une hausse de près de 12% en 2016, chacun espère mettre rapidement les pieds dans ce terminal tant attendu !
Karla Bernat